Ailleurs, La Vergne Grande...
Quitter la lourdeur de la ville,
Et chercher un ailleurs qui habille,
Pour un temps nos désirs de pacotille.
Des distances infinies nous séparent,
Des jours sans saveur aux jours sans fard,
L'enfance s'étend et s'éteint quelque part.
Aux routes qui serpentent s'accrochent,
Pins roux et moussus pris dans la roche,
Dont l'odeur annonce l'arrivée proche.
Si le vernis s'écaille quelque peu,
Et les ronces s'insinuent dans le jeu
Des planches disjointes, soyons heureux.
Des mille et un trésors de nos histoires,
Des lentilles de la mare aux têtards,
Aux barbares imaginaires d'un soir...
Que d'images tu enfantes en nos coeurs:
Des chocolats aux fumets prometteurs,
Aux lueurs des chandelles qui se meurent.
Alors nous délaisserons le coeur lourd,
Cabanes et balançoires d'un jour,
Attendrons patiemment notre retour.
Nous laisserons la place aux volets fermés,
Revenir des quatre saisons passées,
Et pouvoir, à nouveau s'émerveiller.