Les ballons - septembre 2008
Les ballons qui s’en vont, sont au soleil brûlant,
Attirés sans raison, inexorablement.
Les petites mains, qui s’y cramponnent pourtant,
S’en iront demain, en offrir à leurs enfants.
Les ballons qu’on attache, peinent à tenir en place,
Ils s’agitent, s’arrachent, se débattent et embrassent
L’illusoire liberté, dans un regain d’audace,
Puis ils meurent éclatés, en se voilant la face.
Les ballons dégonflés, rêvant d’une vie meilleure,
Au tiroir, oubliés, attendent en vain leur heure,
Le caoutchouc si lâche, ou que l’âge a raidi,
Tapis, ils se cachent, leur vieux nombril décrépi.
Celui qui aime peut, pour un temps retenir,
Cet autre amoureux, ébloui de désir.
Mais sans pareil au mal, qui ronge pernicieux,
Attend l’instant fatal, et frappe victorieux.