La pluie
La pluie
La pluie a obscurci, les cours et les jardins.
D’un épais voile gris, a recouvert les lieux,
Sur les pavés mouillés, grisaillant les chemins,
Des pastels délavés, décolorant les cieux.
Quand l’âme au diapason, de la nature en pleurs,
S’accorde à la saison, par trop mélancolique,
Les arbres dévêtus, et leurs filles les fleurs
Ont cet air abattu, le regard nostalgique.
Ainsi vont les passants, l’œil triste et sans éclat,
Marchent indifférents, se croisent sans un mot.
Aveugles et absents, avançant à grands pas,
Ils sont seuls et pourtant, emportés par le flot.
Ils sont comme la pluie, sans âme et sans courage,
Ils errent dans la nuit, à tâtons, sans navire,
Piétinant leurs aînés, effaçant le passage,
Des aïeux oubliés, sans regret ni désir.